Le « modèle Barcelone »

Un cauchemar pour des dizaines de milliers de ses habitants.

Marseille rêve de Barcelone.

Le port catalan nourrit depuis longtemps les ambitions de grandeur des élites marseillaises : nos élus aspirent à son développement économique par le tourisme et les grands projets, mais ce qui voudrait s’imposer ici est,  depuis ces dernières années, massivement rejeté là-bas, où les luttes de quartiers s’organisent et s’amplifient.

Chenoz, adjoint au Maire pour les grand projets d’attractivité, outre que président de la Soleam, est même convaincu que deux ramblas pourront trouver place sur une Plaine rénovée !

Déjà il faudrait lui expliquer que la rambla est une avenue qui s’étend sur plus d’un km quand la Plaine est une place ! et qui fait 300 m de long…

Et encore il faudrait lui dire qu’aujourd’hui la rambla à Barcelone n’appartient plus aux Barcelonais, qui au contraire la fuient, car elle n’est sert plus que de décor pour les touristes.

Le modèle de développement urbain de Barcelone a atteint ses limites : appartements aux loyers inaccessibles aux habitants; proliférer de locations Airbnb au détriment de l’offre pour la population locale; marchés  où l’on ne va plus faire ses courses ou faire des rencontres mais s’y prendre  en photo; architectes stars qui signent des projets incongrus et onéreux, voir inutiles; espaces publics et biens communs soldés aux gros investisseurs privés…

Et ses conséquences, expulsions en cascades, quartiers populaires rayés des cartes, destruction violente de ce qui restait du tissu social traditionnel, salaires de misère et précarisation accrue dans l’industrie touristique.

 

Les “effets collatéraux” de ce développement ont provoqué indignation et mobilisations. Les habitants s’organisent, se rassemblent, occupent…  les mouvements se multiplient, le liens se tissent et les réseaux s’intensifient.

Les quartiers sont en lutte.

Écoutons leurs expériences, comment les mouvements sont nés, comment et grâce à quoi ont ils ont grandi, quels problèmes ont dû être dépassés… nourrissons nous des leurs idées pour continuer à réfléchir au devenir de notre quartier, à nous organiser et mobiliser.

Regardons à Barcelone, qui a 20 d’avance sur Marseille, pour imaginer des nouvelles façons de participer à la construction de la ville.

Dimanche 11 à 11h

Le matin : présentation des collectifs venus de Barcelone

Après le repas : échanges et débat, tables thématiques

Quelque exemple des luttes des ces dernières années à Barcelone :

  • Centre Social Autogéré Can Batllo

Dans le quartier de Sants, les habitants, fatigués d’attendre les espaces publics promis par la ville, lui donnent un ultimatum : “si vous ne le faites pas, on le fera nous!” . Sous la pression des mouvements citoyens, la ville cède une partie de la friche industrielle Can Batllo au collectif d’habitants, qui y lancent un chantier et un processus de réflexion sur la façon d’utiliser et gérer cet espace soustrait à l’abandon des pouvoirs publics

  • la Assemblea de Barris per un Turisme Sostenible (ABTS)

Une assemblée s’est formée pour réfléchir autour des impacts du tourisme de masse sur les quartiers, ainsi qu’aux modèles alternatifs de tourisme. Parmi les activités de l’ABTS, on trouve des ateliers sur le port et les croisières (auquel est invité le collectif No Grandi Navi de Venise), des rencontres autour de la décroissance touristique, qui ont abouti à la rédaction d’un décalogue des habitants (défense du petit commerce, nécessité de protéger l’espace public comme “lieu naturel pour les enfants et les personnes âgées”, limitation aux changements d’affectation des bâtiments en défense du logement, etc)

Un syndicat de locataires vient de naître, en réponse à la hausse des loyers et à la précarisation des locataires

Les habitants du quartier populaire Drassanes, au centre ville, s’organisent pour y empêcher la construction d’un macro-hotel . Leur cris de bataille : “Mamma mia, volen fer un altre hotel” pourrait très bien marcher à Noailles de nos jours…