Presentation

                        

                                L’or de la Plaine

 

Des jeux, du théâtre, des palabres sous les magnolias, de la boxe, des banquets….

La Plaine.
Tout de suite, des images en tête, des préjugés, une position singulière dans la tectonique des quartiers : Belsunce, le Panier, Noailles. Morceau par morceau, la ville s’écrit ; des histoires s’effacent.

Que la place nécessite d’être entretenue, tout le monde pourrait être
d’accord. « La Plaine bouge » se vanterait même la SOLEAM.

Mais seulement, dans quel sens ?
Il y a ici une matière, la rugosité d’une mémoire et de ses usages. Ce sont autant d’appels à se retourner vers le passé : d’où viennent les pierres et les choix qui ont structuré nos rues comme nos imaginaires ?
Qui et quoi ont construit ces murs qui surplombent la vie qui s’y déploie ?
Il y a besoin de penser l’histoire, de comprendre qu’elle s’écrit aujourd’hui, au travers de nos choix, dans nos affirmations. Ce n’est pas quelque chose que l’on regarde par dessus l’épaule pour en tirer des remarques distantes, comme un commentateur télé épluche des événements sur le lointain terrain des représentations.
Se rencontrer autour d’un loto ou d’un match de foot, d’un concert ou d’une conférence. Une semaine pour construire d’autres formes plus proches du lieu, de ses habitants et de sa mémoire. L’occasion de confronter nos multiples manières de s’approprier l’espace, d’écouter des histoires de luttes d’autres horizons et de mettre sur la table nos points de vue pas toujours convergents.

Ce qui se passe nous appartient : dans nos façons de se déplacer, de manger, de faire la fête, d’habiter ; de laisser s’installer ou non les chantiers.
Peut-on laisser le futur s’écrire sur les lignes abstraites des ordinateurs, dans les réflexes et la culture d’experts en métropole formés pour décider, tracer, mettre en œuvre ?

Le projet des élus est explicite : moins de forains, moins de table pour des petits Banquets partagés, moins de foot ; en quelque sorte, il s’agit de tout lisser, d’aménager afin que tout usage spontané des habitants, tout rassemblement, toute manifestation collective de joie, deviennent compliqués ou impossibles.
Et que tout finisse par se ressembler, une image de synthèse parmi d’autres.

Comment dépasser les clichés, comprendre la complexité d’une ville, d’un quartier ?

Faire la ville ne peut être le fait des spécialistes et des décideurs dans le huis clos de leurs bureaux.

Reste à trouver comment intervenir!